Stranger Things 2 : It’s getting darker…
ATTENTION SPOILERS
Les attentes étaient énormes pour cette deuxième saison dans le monde à l’envers, les Duffer brothers n’avaient pas intérêt à se louper vu l’engouement qu’avait suscité leur série l’an passé. Le 27 octobre, la bande de Mike était de retour et avec en prime, les costumes de Ghostbusters, rien que ça. Alors que la vie semble à présent belle et harmonieuse à Hawkins, cette illusion procurée par les premiers épisodes va vite se désagréger…
Will Byers est revenu de l’Upside Down, mais pas sans séquelles. On
comprend vite que le jeune garçon va avoir un rôle décisif dans la suite du
show. Passant sans cesse de l’autre côté, il effectue le lien entre les deux
mondes. Noah Schnapp, qui joue le rôle de Will, trouve alors toute l’ampleur de
son personnage et démontre qu’il n’a pas été casté par hasard. Lui qui était le
disparu de la première saison, il devient la clé de l’intrigue. D’autres
personnages, comme Steve Harrington (Joe
Keery), Dustin (Gaten Matarazzo) ou Lucas (Caleb McLaughlin), prennent également plus de consistance. Les
différentes séquences sont maintenant menées par divers personnages accédant au
titre de protagoniste. L’intrigue s’enrichit avec ce déplacement vers de
nombreux points de vues structurant le récit. Mike (Finn Wolfhard), est lui, malheureusement plus discret malgré son
importance. Presque aucune scène ne se déroule dans la salle de jeu des
Wheeler, endroit pourtant emblématique. Quant à Eleven, ou « Elfe »,
difficile de se passer de la gamine badass
aux supers pouvoirs. Milly Bobby Brown est maintenant libre de parler et de
s’énerver, puisqu’en un an, la petite fille s’est habituée à une vie hors des
laboratoires.
Contre toute attente, ce ne sont pas les
jeunes Mike, Will, Dustin, Lucas ou encore Eleven qui ouvre le show, mais de
nouvelles têtes. Une bande de jeunes ados est poursuivie par la police dans une
ville qui ne semble pas être Hawkins. On aperçoit alors le numéro
« 008 » tatoué sur le bras d’une jeune fille du groupe. Cette fille
reviendra dans un épisode qui lui sera carrément consacré (The lost sister), un arc narratif qui s’ouvre et qui reviendra
certainement dans la saison 3. Cet épisode ralenti malgré lui le rythme et
frustre de par ses nouveaux personnages stéréotypés qui éclipsent l’intrigue
liée à Hawkins.
Dans cette saison, la bande de Mike
s’agrandit avec un nouveau membre : « Mad » Max, une petite
rousse au caractère de feu et au sourire ravageur. Interprétée par Sadie Sink,
cette nouvelle recrue enchante de par son énergie et son naturel. Son
personnage n’est pas ajouté par plaisir, il est source de conflit (Mike et
Eleven) mais également moteur d’action. En revanche, le personnage de son grand
frère présente peu de finesse et d’intérêt. Il sert simplement à remuer les
histoires des ados en parallèle de celles des enfants. Pourtant, sa présence ne
perturbe en rien les hésitations amoureuses de Nancy (Natalia Dyer) entre Jonathan (Charlie
Heaton) et Steve. Nancy, quant à elle, reste un personnage toujours aussi indépendant
et étonnant. Du coté des adultes, le shérif Hooper (David Harbour) développe un certain instinct paternel, et la mère de Will (Winona
Ryder) redescend quelque peu de sa folie.
Les frères Duffer se sont entourés de Shawn
Levy (La nuit au musée), Andrew
Stanton (Toy Story, Nemo, Wall-e) ainsi que de nombreux scénaristes pour mettre sur pied
cette deuxième saison. Ils restent néanmoins maîtres du jeu et font avancer
leurs personnages avec cohérence et intelligence. Malgré la noirceur de
l’histoire, ce qui fait la force de cette saison est qu’elle s’octroie tous les
plaisirs : la fête d’Halloween (et cette séquence de Ghostbusters déjà culte), des amourettes drôles et des duos
improbables (Steve et Dustin face au démo-chien
« Darte »). Peu importe les deus
ex machina et autres incohérences, l’importance est l’avancée de
l’histoire, l’euphorie, et le reste on s’en fout. Ceux qui cherchent la réponse
à toutes les questions sont mal tombés. Des arcs narratifs se referment sans
que l’on s’en rende compte, d’autres s’ouvrent et parfois on se demande comment
un tel s’en est sorti. Mais il est là, voilà. Autant laisser les détails de
côté et plonger la tête la première dans les péripéties de la bande.
Le show continue de piocher dans les succès
made in 80’s pour affiner son univers : Terminator, Gremlins, Poltergeist, Aliens, etc. On pourrait reprocher aux créateurs un manque
d’originalité, mais ils sont bien les seuls à faire revivre ces années sous
forme de série Netflix. Ils utilisent la nostalgie et la recréent à travers la
série. Pour toute la nouvelle génération qui consomme des contenus en ligne, Stranger Things fait découvrir de
nombreuses références cinématographiques et aide ainsi ces univers à revivre
plus de 30 ans plus tard. Aidée par sa B.O
vintage et électro-rock, la série remet au goût du jour un style plus riche et
moins épuré que la mode année 2010. Sur le plan esthétique, les images sont de
plus en plus soignées et affirment leur potentiel cinématographique.
Une troisième saison est en route mais ne
sera certainement pas disponible avant 1 an ou plus. Pour patienter, voici une
petite liste de films qui ont inspiré les créateurs de Stranger Things afin de prolonger encore un peu l’univers sur nos
écrans.
The
Thing de John Carpenter (1982)
Alien,
le retour de James Cameron
(1986)
Les
Goonies de Richard Donner
(1985)
E.T.
l’extra-terrestre de Steven
Spielberg
A
Nightmare on Elm Street de
Wes Craven (1984)
Poltergeist de Tobe Hooper (1982)
Stand
by Me de Rob Reiner (1986)
Super
8 de J.J Abrams (2011)
Carrie
de Brian de Palma (1976)
Netflix (2017)
Clotilde Colson
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